Introduction

Sommes-nous vraiment libres dans notre quête spirituelle, ou sommes-nous parfois enchaînés par des injonctions qui nous éloignent de notre propre lumière ? Dans ce nouvel article, associé à un épisode de podcast, je t’invite à explorer la notion de spiritualité toxique. Ensemble, nous allons apprendre à en reconnaître les signes, et à nous en libérer pour embrasser une spiritualité véritablement épanouissante. 

Je te propose donc, dans un premier temps, de délimiter notre champ d’expérimentation et de se mettre d’accord sur ce qu’est la spiritualité, et en quoi elle diffère de la religion, puis définir la spiritualité toxique. Ensuite, je vais t’accompagner dans la prise de conscience des injonctions que tu peux entendre dans le domaine de la spiritualité et en quoi elles sont dangereuses, et enfin je ferai le point sur les différents warnings qui doivent t’alerter sur la toxicité de ce que tu entends, et je t’apporterai des conseils pour te reconnecter à une spiritualité empouvoirante, et respectueuse.

Définition de la spiritualité

Définissons d’abord la spiritualité. Je tiens à te rappeler que je ne suis ni Wikipedia, ni un dictionnaire, et je t’apporte une définition qui résonne avec ma propre approche. A mes yeux, la spiritualité m’aide à trouver du sens dans la vie, et m’aide à me connecter à quelque chose de plus grand que moi, et qui n’est pas forcément Dieu au sens monothéiste du terme. Je vis la spiritualité comme une expérimentation personnelle, dans laquelle je développe ma relation au sacré sans avoir besoin de me sentir cadrée par une structure institutionnelle. Enfin, la spiritualité vise généralement à favoriser la croissance personnelle, mais pas dans un sens performatif.

La différence avec la religion

Ce qui la différencie de la religion, c’est que la spiritualité n’est pas forcément liée à une doctrine spécifique. Tu peux tout à fait piocher dans des éléments qui résonnent avec toi, par exemple être sensible à la notion de vies antérieures sans pour autant adhérer au principe de Karma et de Dharma. La religion est généralement associée à des institutions, des rituels, des dogmes alors que la spiritualité peut être vécue de manière flexible et informelle. Enfin, la spiritualité reconnaît la diversité des chemins que nous parcourons dans cette quête personnelle, quelle que soit notre origine culturelle ou géographique.

Définir la spiritualité toxique

Venons-en à la spiritualité toxique. Elle se réfère à des pratiques, des croyances qui créent un environnement hostile et rigide. Elle tolère peu la remise en question et l’apport d’autres perspectives, en refusant strictement la prise de recul sur les croyances partagées et pas toujours expérimentées. Souvent, on rencontre également des personnes qui se croient plus avancées dans leur recherche, et elles vont penser (et affirmer) détenir la Vérité absolue au sujet d’un certain nombre de domaines. Pour ma part… quand ça devient rigide et dogmatique, à mon avis, ça pue.

Les injonctions spirituelles

Ce qui caractérise principalement la spiritualité toxique, ce sont les injonctions qu’elle entraîne. Tu vas voir, elles sont souvent imbriquées.

La positivité forcée

La première injonction, celle qui fait le lit des autres, c’est la positivité forcée. Sous couvert de pensée positive, il s’agit en réalité de nier ses émotions pour ne ressentir que des “émotions positives”. On hiérarchise les émotions et invalide automatiquement celles qui sont “basses”, comme la colère, la peur, on s’empêche de ressentir la palette complète des émotions sous prétexte d’être dans une démarche pour “attirer le positif”. Cela dit, on peut également ressentir une forme de pression sociale et masquer nos émotions négatives. Mais, mettre ses émotions sous le tapis entraîne généralement un effet boomerang : ce que tu nies te revient d’une manière ou d’une autre dans le nez. Dans l’épisode de la semaine dernière, sur le fait d’oser demander de l’aide, je t’ai parlé du burn-out que j’ai fait en 2022, et qui a nettement été aggravé par le fait que je n’ai pas su faire face à mes émotions. En effet, à force de les ignorer, c’est finalement mon corps qui s’est exprimé : dysménorrhées encore plus violentes et hémorragiques que d’habitude, épine calcanéenne qui me faisait “traîner la patte”, tendinites généralisées… Ainsi, quand on enjoint nos connaissances à voir le bon côté des choses, à penser positif, on contribue à aggraver leur anxiété voire leur état dépressif, en invalidant ce qu’elles ressentent et en les faisant se sentir encore plus en décalage avec nous, et par extension le reste de la société.

L’obligation du pardon

Parmi les injonctions les plus courantes, il y a également celle de l’obligation de pardonner. Autant, personnellement, je pense qu’il est important d’apprendre à pardonner, autant quand il devient obligatoire, forcé, il pose de nombreux problèmes. Dans un premier temps, il minimise la souffrance en incitant la victime à passer directement à l’étape du pardon sans tenir compte de sa douleur et son trauma, ni même de l’avancée de son processus personnel de guérison. On peut également avoir tendance à présenter les émotions comme la colère, la tristesse ou la peur comme des obstacles à impérativement éliminer. Comment ? En les mettant sous le tapis ! A mes yeux, il y a également un problème lié à la pression sociale et éducative du pardon. Nous enseignons aux enfants le pardon comme une simple transaction commerciale. J’ai t’ai fait du mal ? Je te demande pardon, et tu dois me l’accorder. Nous devons prendre conscience de l’impact du pardon comme acte de guérison, et l’enseigner autrement à nos enfants et nos ados. Enfin, et le plus grave pour moi, l’obligation de pardon a un impact non négligeable sur le processus de guérison personnelle. Oui, le pardon est une étape importante dans le processus de guérison et de réaffirmation de son pouvoir personnel, mais le faire trop tôt oblige la personne “victime” à nier sa douleur et ses émotions, et l’empêche de prendre du recul sur l’événement. Ne pas permettre de prendre du recul conduit généralement à reproduire des schémas toxiques pour soi. C’est pour ça que j’insiste : le pardon fait partie du processus de guérison, mais en aucun cas il ne faut le forcer. Nous devons accepter de respecter notre rythme, notre écologie intérieure, et pardonner quand le moment est juste dans notre propre processus de guérison.

La spiritualité performative

Venons à l’une des injonctions que je vois le plus sur les réseaux sociaux, même dissimulée, et qui m’agace profondément : l’amélioration continue, qui pour moi est une forme de spiritualité performative. L’idée est d’essayer d’atteindre, du point de vue de notre développement personnel et surtout spirituel, un idéal de perfection (quel qu’il soit). En réalité, cette injonction pose plusieurs problèmes. En se fixant un objectif impossible à atteindre, généralement on entre dans un cycle d’auto-critique excessive. On va se contraindre à une discipline violente pour atteindre cette perfection idéalisée, se comparer à des modèles inatteignables et de ce fait être profondément frustrés et déçus de nous. On peut également entrer dans une forme de compétition pour être “mieux que les autres” : plus évolué, plus connecté, plus spirituel… alors qu’en réalité c’est une course au paraître et à la vanité. Mais le plus douloureux, c’est qu’au final on passe son temps à se dévaloriser parce qu’on se trouve incapable d’atteindre notre idéal de perfection, et on n’arrive pas à comprendre pourquoi nos modèles y arrivent et pas nous.

La spiritualité comme échappatoire

Enfin, la dernière injonction n’en est pas une directement, mais elle reste pour moi un signe de spiritualité toxique : utiliser la spiritualité comme excuse pour échapper à la réalité. Souvent, la spiritualité est utilisée comme un divertissement au sens de Descartes, c’est-à-dire pour éviter de penser à la mort et à la finitude. En gros, la spiritualité est un miroir aux alouettes pour éviter de penser et vivre des choses désagréables. Dans cette démarche d’échapper à la réalité, on peut également remettre notre sort (et donc notre pouvoir personnel) dans les mains de l’Univers. C’est ce que j’appelle l’Univers Père Noël / Père Fouettard. Tu peux justifier (et te morfondre) de ne pas avoir obtenu telle ou telle chose parce que “Je ne mérite pas, l’Univers ne voulait pas qu’il m’arrive ça”. C’est nier notre propre pouvoir créateur, et entrer dans une vision fataliste de notre propre vie. L’excès inverse, toujours de mon point de vue, va être de prendre des décisions qui risquent de nous mettre en grande difficulté, en se disant “Nan mais c’est bon, l’Univers m’aime et va m’aider à m’en sortir”. Ce que je trouve encore plus détestable, c’est quand j’entends des coachs “spirituelles” appeler leurs followers à faire des “bold moves”, à sortir de leur zone de confort en payant extrêmement cher des programmes chez elles. C’est de la malhonnêteté pure et simple que de faire miroiter des résultats impossibles à prouver et/ou reproduire contre des sommes mirobolantes (et souvent des nombres angéliques… hum, on en parlera une autre fois des nombres angéliques). Dans les pratiques spirituelles toxiques  que j’ai observées, il y a aussi le fait d’utiliser la spiritualité comme une excuse pour ne pas se positionner, même pour soi, sous prétexte d’être “paix et amour”. Sans pour autant devenir violent et être systématiquement sur la défensive, il est primordial de faire entendre son point de vue quand c’est nécessaire. Tu as le droit de faire entendre ta voix, et c’est important d’apprendre à sortir du people-pleasing qui là aussi te prive de ton pouvoir personnel. Pour finir, ma thématique préférée : le méchant Karma. Dans la spiritualité toxique on trouve également un dévoiement complet du concept du Karma, justifiant des traumas, des agressions, par des choses supposément faites dans des vies passées. J’en parle dans l’épisode de podcast, mais j’ai déjà entendu quelqu’un me dire “Si une femme a été violée dans cette vie, c’est qu’elle a violé dans une vie passée.” Je ne suis clairement pas une spécialiste de l’Hindouisme et du principe du Karma, mais laisse-moi te dire que c’est incroyablement dangereux que de dire des choses pareilles, a fortiori à une victime de violences sexuelles !

Les signaux d’alerte de la spiritualité toxique

Comme tu as pu le voir, la spiritualité toxique présente de nombreuses facettes… que je n’ai pas toutes abordées ! Finalement, comment faire pour la reconnaître et s’en libérer ? Très concrètement, ce qui peut te mettre la puce à l’oreille, ça va être les croyances rigides, et surtout l’interdiction plus ou moins directe de discuter les “préceptes”, les idées, qui te sont transmises. A mes yeux, plus c’est rigide, plus ça coince. Je t’invite également à te méfier de la “gourou-isation” de certaines personnes, qui adorent nourrir leur ego avec leur cour de fans, et qui assènent des vérités comme étant la seule et l’unique. Ces “gourous / influenceurs” ne mettent pas nécessairement de structure sectaire en place, en revanche ils ont souvent une façon assez… intéressante… de cultiver l’amour d’eux-mêmes grâce à leur communauté de fans extatiques. Enfin, le rejet systématique de tous les autres points de vue doit clairement allumer une lumière rouge dans ton esprit. Si la discussion est impossible… il y a probablement un loup !

Mes conseils pour une spiritualité empouvoirante

Maintenant que les warnings sont là, comment faire pour te libérer de la spiritualité toxique ? Mon premier conseil, c’est de t’écouter : comment ça résonne en toi ? A quel point ça te semble juste ? Souviens-toi que tu n’as pas l’obligation d’adhérer à tout ce que tu entends pour te sentir plus spirituelle. Je t’invite également à t’informer, discuter, prendre du recul. Multiplie, évidemment d’une manière respectueuse de ton écologie personnelle, tes sources. Tu es curieuse sur un sujet ? Lis, écoute, interroge… ne prends pas tout pour argent comptant, prends du recul et confronte les sources. Enfin, mon plus gros conseil : apporte-toi la bienveillance que tu apportes au Monde. Apprends à te libérer de la pression de la perfection et laisse-toi de l’espace. J’aime dire “Traite-toi comme ta meilleure amie”. Apporte-toi l’écoute, la douceur, la bienveillance que tu apporterais à quelqu’un qui compte pour toi. Accepte de vivre tes émotions dans toute leur variété, digère-les, et si tu te sens submergée… demande de l’aide !

Conclusion

Pour finir, je tiens à te rappeler que la spiritualité n’est pas une destination, mais un voyage. N’hésite pas à explorer les chemins qui se présentent à toi, même s’ils sont inhabituels. Apprends à te reconnecter à ta boussole intérieure et suis tes appels !

Je te remercie d’avoir lu cet article, je t’invite à le partager à une personne qui a besoin de le lire, ou d’écouter mon épisode de podcast associé ! Si tu as envie d’explorer cette notion de boussole intérieure, je te propose ma formule de coaching Human Design au cours de laquelle nous pourrons explorer de manière 100% personnalisée comment te reconnecter à ton corps et à ta sagesse intérieure !

A la semaine prochaine pour un nouvel épisode de podcast, et un nouvel article !

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