L’encadrement légal des pratiques énergétiques en France
Difficile de trouver un nom pour décrire ce que nous faisons quand nous travaillons avec l’énergie. On peut utiliser le champ lexical de la guérison, mais pas publiquement. Parce qu’en France, le champ lexical autour des mots “soin” et “guérison” est très encadré. Pour la faire courte ? Ce sont des mots qui ne peuvent être employés que par du personnel médical et paramédical.
Le rôle traditionnel du guérisseur : héritage et modernité
Les guérisseurs, magnétiseurs, coupeurs de feu… il fut un certain temps, chacun en connaissait au moins un, ou savait à qui demander pour obtenir un nom. Dans certains hôpitaux, dans des services tels que la cancérologie, les membres du personnel ont des noms de coupeurs de feu pour aider les patients à supporter leurs traitements.
On ne sait concrètement pas comment ça fonctionne… mais ça fonctionne. Cela étant, ça n’empêche pas que le mot “guérisseur”, ou encore l’expression “guérison énergétique” sont problématiques à plus d’un titre.
Responsabilité et attentes : les dangers du terme « guérisseur »
“Guérison”. Quand tu regardes dans le dictionnaire, la guérison implique la disparition totale des symptômes d’une maladie, ou le retour à un état de santé antérieur, qu’on va imaginer meilleur. Implicitement, ton receveur, a fortiori quand il est touché par une maladie de longue durée (je pense par exemple à la fibromyalgie), va s’imaginer qu’après ton intervention il va guérir, revenir à l’époque où sa maladie ne s’était pas déclarée. Si ce n’est pas lui, ça peut être son entourage.
Je me souviens du jour où j’ai proposé à une ancienne collègue de venir chez moi pour que je lui offre une séance de Reiki. Elle avait dit à sa fille que j’étais guérisseuse, et sa fille se réjouissait à l’idée que sa maman guérisse. Ce qui n’a pas été le cas, et ce qui a créé chez cette adolescente une forme de ressentiment à mon encontre. Note que je n’avais pas promis de guérison à ma collègue, juste du bien-être, un moment pour prendre soin d’elle et se détendre. Mais ça m’a appris à ne plus utiliser le mot “guérisseuse”, même si je le chéris.
La dimension sacrée de l’énergétique et l’auto-guérison
À mes yeux, il y a une dimension sacrée à exercer dans le domaine de la guérison énergétique. Nous nous mettons au service des autres, de nos receveurs, pour être transmetteurs d’énergie pour les aider d’une manière que nous ne contrôlons pas. L’explication qui me plaît, mais que je ne peux évidemment pas prouver, c’est que nous aidons nos receveurs à réactiver leurs capacités d’auto-guérison. Après, ça peut être très mal interprété, on pourrait me dire que je sous-entends qu’une personne très malade (reprenons l’exemple de ma collègue, que j’ai citée un peu plus haut) est responsable de son état. À aucun moment je n’oserais dire une telle chose. En revanche, ce que je pense, c’est que des chocs, des traumas causent des “variations dans la Force” (Star Wars, anyone ?). Que nos accidents de vie causent des “brèches” dans notre énergie, et que ces “brèches”, à force de répétition, nous fragilisent globalement, et atteignent également notre état physique et notre santé. L’image que je reçois souvent en réalisant une harmonisation énergétique, c’est l’image de ces brèches qui se comblent de lumière dorée. Pour moi, c’est une forme de matérialisation de cette réactivation de notre capacité d’auto-guérison. Et comme chacun le sait (ou devrait le savoir !), la guérison est un chemin, elle vient de manière progressive, et… elle n’est pas contrôlable.
L’ego dans la pratique énergétique : entre humilité et dérives
Dans la société actuelle, où nous essayons d’hyper-contrôler tout notre environnement, jusqu’à nous-mêmes avec notre apparence physique (par exemple), nous devons également accepter que tout n’est pas entre nos mains. C’est pour ça que, pour ma part, je ne mets pas d’intention précise sur le “point à soulager”, mais je vais y venir un peu après.
Dans le terme “guérisseur”, il peut aussi y avoir une empreinte de l’ego. “Je suis surnaturel, JE vais te guérir”. Souvenons-nous de l’histoire du maître Rikiki (que tu retrouveras ici), qui racontait à qui-mieux-mieux qu’il était si puissant que son cancer n’était qu’une anecdote, et qu’il pouvait guérir n’importe quelle maladie de longue durée. Cet exemple peut sembler assez “drama”, mais je l’ai entendu le dire ! Imagine quelqu’un qui te dit “Tu as une fibromyalgie ? Pas de problème, JE te guéris !”, forcément tu vas vouloir y croire, parce que la maladie est un tel poids, une telle souffrance, que tu passerais par les flammes pour t’en libérer. Le problème est (au moins) double. Souvent, le praticien va réellement croire ce qu’il dit. Il va se penser “Superman”, super-puissant, surnaturel (dans le sens où il va se penser plus puissant que la Nature elle-même). Soit il est en haut de la montagne de la stupidité (cf. l’effet Dunning-Krueger), puis en repassant par la vallée de l’humilité il va revenir sur terre et se rendre compte qu’il est primordial de ne pas vendre du rêve, soit… il est profondément manipulateur, consciemment ou inconsciemment, il aime se sentir indispensable, et il rêve avoir une assemblée de fans qui ne jurent que par lui.
Pour ma part, je n’ai pas le souvenir de m’être sentie surpuissante, je pense avoir toujours été dans la posture d’une apprenante (oui, même si maintenant j’enseigne !), cette posture d’émerveillement, de curiosité et de jeu. Nombre sont mes amis à qui j’ai dit “Tiens, j’ai envie de tester un truc, t’es ok ?” et j’ai testé, j’ai combiné, j’ai ajusté… Quelque part je vois la pratique de l’énergétique comme de l’horlogerie artisanale, fine, précise, et proposée avec beaucoup d’amour et de patience.
L’importance de l’intention et du non-contrôle dans l’énergétique
Venons à la question de l’intention dans la guérison. C’est une question qu’on me pose souvent, et là… je peux comprendre qu’on le fasse. Quelqu’un vient te voir pour être soulagé d’un lumbago, naturellement tu vas passer du temps sur la zone du dos. Mais… et si la cause du lumbago était ailleurs ? Le risque de poser des intentions (et aussi de créer des attentes !) sur le résultat, c’est, au mieux, d’apporter un résultat qui ne sera que temporaire, et au pire de ne pas avoir de résultat du tout. Je tiens quand même à te rappeler que, de mon point de vue, nous ne contrôlons pas le résultat de notre intervention. Et surtout… c’est proposer une séance avec notre réflexion, notre mental. Quelque part, c’est aussi se couper de la magie des harmonisations énergétiques. Je vais te donner l’exemple d’une vieille amie. Pendant le confinement de 2020, je me suis replongée avec une grande intensité dans le LaHoChi, j’ai testé de nouveaux protocoles, et j’ai donc fait appel à mes amies-cobayes. Je lui avais fait une harmonisation à distance (par la force des choses, puisque nous étions confinés). Ma seule intention était qu’elle reçoive ce qui était requis pour elle. Le lendemain, nous avons échangé rapidement et elle m’a dit “Mais, comment tu as su pour ma nuque ?”. Elle avait une crise d’arthrose qui lui bloquait le cou, et l’harmonisation l’a soulagée précisément à cet endroit. J’ai répondu avec honnêteté que je n’en savais rien, et je lui ai expliqué quelle était mon intention au moment de réaliser l’harmonisation énergétique.
Choisir le pragmatisme : praticienne et enseignante en énergétique
J’aime infiniment le mot “guérisseuse”. C’est un chemin, un sacerdoce même. C’est une mission, un chemin profondément sacré. Mais outre le fait que la loi (française) encadre précisément l’utilisation des mots autour de la guérison et du soin, “guérisseuse” est porteur d’attentes, qu’on ne peut que comprendre. Nous portons une responsabilité quand nous accompagnons des personnes en souffrance. Nous devons impérativement respecter leur autonomie, leur intégrité, et surtout leur expliquer les limites de ce que nous offrons.
Je me demande si, du moins dans la communauté francophone, le mot “healer” n’est pas moins lourd dans son sens, probablement du fait de son utilisation moins fréquente. Dans mon coeur, dans mon âme, je suis guérisseuse, mais la législation m’oblige à trouver un verbiage plus froid, plus pragmatique. Praticienne et enseignante en énergétique me semble un compromis plus acceptable dans le cadre légal.
Pratiquer l’énergétique avec conscience et intégrité
En conclusion, il est important de rappeler que la pratique de l’énergétique doit se faire avec une grande conscience des implications et des limites. Le respect du cadre légal, de l’intégrité des personnes, et de l’humilité face à ce qui nous dépasse, sont des éléments essentiels pour continuer à offrir du soutien et du réconfort à ceux qui en ont besoin, tout en restant alignée avec ses valeurs.
Quoi qu’il en soit, mon programme LaHoChi va bientôt rouvrir, je t’invite à t’inscrire sur la liste d’attente ! Si tu as envie de découvrir ma façon unique d’enseigner, de transmettre le sacré, et de t’accompagner dans ce chemin pour prendre soin de toi et de ceux que tu aimes, ce sera the place to be !